La boucherie Moureau ferme après 120 ans de bons et loyaux services.
C’était à l’aube du siècle dernier! Emile Moureau a tenu une première boucherie, rue de Linsmeau, (l’ancienne maison de Marie–Rose et de Joseph Vermeulen, au croisement de la rue de Linsmeau et de la rue de Tirlemont).
Le couple Moureau–Jacobs donna naissance à deux fils : Jules qui reprendra la ferme et Jean qui continuera la boucherie qu’il installera rue Saint–Christophe. De son côté, Jules épousera Célina Clabots, tandis que Jean épousera Julia Vanesse, originaire de Moxhe.
A la mort d’Emile, Jean et Julia reprirent le commerce. Julia se mit au service des jeunes de la localité en devenant rapidement l’une des chevilles ouvrières du club missionnaire, puis du patro des garçons et enfin de l’Oasis.
Le living de la maison fut souvent l’endroit de rassemblement des jeunes du village. La boucherie passa alors aux bons soins de Joseph et de Carine Vandersmissen qui continueront à la gérer jusqu’à la fin de ce mois.
Joseph témoignait il y a quelques mois encore: "Mon grand père Emile a appris son métier de boucher en 1894 auprès d’un membre de la famille à Uccle. Dès ses 20 ans, il a travaillé à la boucherie De Witte à Tirlemont. A l'âge de 33 ans, il a ouvert une boucherie rue de Linsmeau. Quant à mon père Jean, il apprit son métier avec mon grand-père et, en 1950, a ouvert la boucherie de la rue Saint–Christophe. A notre tour, mon frère Emile et moi-même avons appris notre métier auprès de notre père. En 1988, avec Carine, mon épouse, nous avons repris la boucherie".
Un dicton a fait notre renommée : "si tu veux un bon morceaux de viande, va a la boucherie Moureau ".
Certaines recettes plus que centenaires sont toujours à l'ordre du jour. "Mon grand–père était innovent ; il avait déjà imaginé "le circuit court" qu'on essaye d'adopter à l'heure actuelle. Il tenait une ferme en même temps que la boucherie.
Il arrivait ainsi, en ce temps–là, qu’un client se présente à la boucherie alors que mon grand père était à la campagne. Ma grand mère conseillait alors : "revenez plus tard, Emile est à la campagne!" Mon oncle Jules a continué la ferme ainsi que ma cousine Marie-Rose et son mari Joseph".
Une page de l’histoire de Racour s’achève ainsi. La boucherie Moureau a en effet été depuis sa fondation une cheville de la vie commerçante et sociale de Racour. Elle restera bien présente en nos mémoires et l’on se souviendra encore longtemps des commentaires qui se sont échangés en ces lieux. Des bulles contenant d’inoubliables souvenirs de la vie du village se baladeront aux quatre coins du magasin.
On entendra résonner la vie par les échos des voix du vieil Emile, de Jean, de Julia, d’Emile, puis de Joseph et de Carine.
- "Mais où allez–vous, gens d’ici et d’ailleurs qui êtes habitués des lieux" ?
- "Chercher un bon morceau de viande , tiens, comme d’habitude".
- "Non hélas, ce n’est plus possible ! C’est fermé" !
- "Non di Djo ! C’est pas vrai".
Allez Carine et Joseph, l’heure de la retraite a sonné ; qu’un doux temps de repos vous soit agréable.
Vous l’avez bien mérité !
Credit images: Jo van #stationracour et Jacques Boly
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